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est un sacramental ; en cette qualité, non seulement il a une signification plus haute et plus mystérieuse, mais il opère en outre, à sa manière, des effets surnaturels.

Le premier effet de cette bénédiction est de nous présenter plus parfaitement l’encens comme un symbole religieux. Son symbolisme est fondé, à la vérité, sur sa nature, et son emploi dans le culte divin, qui lui donne déjà comme une sorte de consécration, l’exprime clairement. Toutefois la bénédiction de l’Église ajoute plus de netteté à cette expression : de même que les cendres et les rameaux, il n’acquiert toute sa force symbolique que par cette bénédiction.

En outre, l’encens, comme sacramental, devient l’organe et le distributeur de la bénédiction et de l’assistance divines. Le signe de la croix et la prière de l’Église lui communiquent une énergie particulière pour chasser le démon ou le tenir éloigné de notre âme, pour nous protéger contre sa ruse, sa malice et ses embûches. Nous avons besoin de cette protection, même et surtout à l’autel de Dieu et pendant la célébration des saints mystères. Avant de brûler l’encens sur l’autel que l’on va consacrer, l’évêque prie « le Dieu tout puissant de daigner regarder, bénir et sanctifier cet encens, afin qu’à l’odeur de son parfum, toutes les langueurs, toutes les infirmités et toutes les embûches de l’ennemi s’enfuient et s’éloignent de sa créature rachetée par le sang de son Fils ; et de ne pas permettre qu’elle souffre jamais de la morsure du serpent infernal » [1].

L’encens élevé à la dignité de sacramental par la bénédiction a encore un autre effet : il sert à la consécration et à la sanctification des personnes et des choses. Avec sa fumée se répand aussi la bénédiction sollicitée par l’Église. Cette fumée place tout ce qui est encensé dans une atmosphère sanctifiée.

Le symbolisme et l’efficacité de l’encens, considéré en géné-


    dam importat), bien que l’on encense l’aulel après la sainte Hostie. La « lemande de bénir l’encens est adressée respectueusement par le diacre au célébrant ; si c’est un prêtre, il dit:Benedicite, pater reverende; à un évêque il dit:Benedicite, Pater reverendissime; à un cardinal : Benedicite, Pater eminentissime. Le prêtre est toujours debout pour bénir l’encens. — Cfr Cerem. episc. l. I, c. xxiii, n. 18, 1. II, c. xxii. n. 11. — Qqarti, l. c, dub. 2. — Bourbon, Introd. aux cérém. rom., p. 342.

  1. « Domine Deus omnipotens,… dignare respicere, benedicere et sanclificare hanc crealuram incensi, ut omnes languores omnesque infirmitatee atque insidiœ inimici odorem ejus senlientes eft’ugiant et separentur a plasmate tuo, quod pretioso Filii tui sanguine redemisti, ut nunquam Jaedatur a morsu iniqui serpentis ». Pontif. Rom., de Eccl. Dedicat.