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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

Liliane bondit, s’accrocha à ses épaules.

— Où vas-tu ?

— C’est pas tes affaires

— Je veux savoir où tu vas, Tonio.

— Oh ! dis donc, dis donc. Je n’aime pas qu’on me pose des questions, moi. Je te l’ai dit souvent. Une femme, ça va. Mais qu’elle me fiche la paix.

La voix de Liliane se fit mauvaise.

— Ruby t’aurait fichu la paix, hein ?

Tonio s’étonna.

— Ruby… Ruby… qu’est-ce que tu viens me chanter avec Ruby.

— Fais pas l’innocent, veux-tu ? J’ai bien compris, va. Tu m’as raconté qu’elle te courait après. Mais dis donc maintenant que c’est pas toi qui courais après elle ?

— Tu ne serais pas tombée sur le crâne quand tu étais en nourrice des fois ?

— Fais donc pas le malin avec moi.

— Tu vas la fermer, oui ?

— Si ça me plaît ! Tu sais bien que c’est toi qui es rentré avec elle cette nuit.

— Tu vas te taire…

— Ah ! la saleté…, mais qu’est-ce qu’elle a pu te faire pour que tu deviennes un assassin ?

— Tu es folle, Liliane.

— Oui, un assassin… Je savais quel type tu étais avant de t’épouser. Tu ne valais pas cher.

— Eh bien, et toi ?