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III

Max, en descendant l’escalier, bourrait sa pipe d’un mélange de tabac blond. Sur la troisième marche avant le rez-de-chaussée il s’arrêta pour approcher du fourneau la flamme de son briquet que ses paumes tenaient captive.

Ce fut alors qu’un hurlement éclata. Un hurlement, aigu, prolongé sur la même tonalité, et il sortait en haut du registre d’un gosier de femme.

Max leva les yeux qu’il avait fixés sur la flamme jaune. Dans le couloir, habillée pour sortir, son parapluie à la main, Madame Amandine se tenait debout, le dos appuyé au mur, juste en face de la porte de Ruby. C’est elle qui avait crié. Il ne semblait pas possible qu’elle fît un mouvement.

— Qu’il y a-t-il ? demanda Max en descendant les trois marches qui lui demeuraient à franchir.

Madame Amandine ne répondit pas. Mais de nouveau strida son affreux cri qui, cette fois, s’acheva dans une sorte de hoquet.

On entendit à tous les étages des portes s’ouvrir.