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infaillible, qu'ils se laissent tromper par leurs yeux, égarer par leurs passions.

Arnaud, (avec feu)

Non ma mère, non, le jury est juste, il juge l'oeuvre dans l'intérêt de l'art, si je ne suis pas couronné c'est qu'un autre aura mérité de l'être.

La mère

Eh bien ! mon fils, ta place pourra faire encore des envieux ; Il te reste plusieurs années de concours et l'année prochaine te vengera de celle-ci.

Arnaud (avec chagrin)

Attendre, quand vous vivez de privations, quand c'est au prix de votre santé que le temps s'écoule. Ah ! ne me parlez pas ainsi, ma mère car j'en deviendrais fou. Ne vois-je pas les sacrifices que vous vous imposez pour moi ?

La mère

C'est ton travail qui me nourrit et d'ailleurs es-tu plus heureux que ta mère, toi jeune, toi fait pour les plaisirs.

Arnaud, (avec chaleur)

Mais vous dont le dévouement ne connait point de bornes ne devriez vous pas vous reposer des plaisirs ? tenez, ma mère, je n'ai au coeur qu'une pensée, votre bonheur.

La mère, (avec tendresse)

Avec un tel fils, que puis-je encore [fuir]