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toujours, et mon œil vaut celui d’un autre, que le carnage du 2 septembre est une suite de la révolution, comme le carnage qui abreuve les sillons de la Champagne. Il est vrai que la retraite des Prussiens a rendu l’expédition des prisons, et la dépense du camp de Paris très inutiles. On vous prouvera aujourd’hui que c’est du sang et de l’argent répandus à pure perte. Il est démontré que des coquins ont volé, et que des scélérats ont proscrit des têtes civiques ; moi-même j’étois affiché dans les carrefours, sous les portiques, sur les colonnes, pour un homme pendable ; ma vie étoit entre les mains d’un Marat, comme la vie d’un brave officier est à la merci d’un lâche soldat, dans une bataille. Dieu sait tous les crimes particuliers qui se commettent après une victoire générale ! Cela n’empêche pas de chanter le Te Deum. Je voudrois que le commandant Santerre publiât les explications décisives qu’il donna aux membres de la commission extraordinaire, en présence du maire de Paris, et des ministres, en présence de deux administrateurs de Versailles, qui vinrent annoncer que des milliers de gardes nationaux de la campagne demandaient un nombre de têtes connues. Santerre, avec le bon sens de l’expérience, fit renoncer