MAZETTO. — Messieurs, si vous voulez que je comprenne, ne frappez pas tous les deux à la fois. De quoi s’agit-il ?
FABIO. — Et de quoi peut-il être question, misérable ? Mes lettres, qu’en as-tu fait ?
MARCELLI. — Et de quelle façon as-tu compromis l’honneur de la signora Corilla ?
MAZETTO. — Messieurs, l’on pourrait nous entendre.
MARCELLI. — Il n’y a ici que la signora elle-même et nous deux, c’est-à-dire deux hommes qui vont s’entre-tuer demain à cause d’elle ou à cause de toi.
MAZETTO. — Permettez : ceci dès lors est grave, et mon humanité me défend de dissimuler davantage…
FABIO. — Parle.
MAZETTO. — Au moins, remettez vos épées.
FABIO. — Alors nous prendrons des bâtons.
MARCELLI. — Non ; nous devons le ménager s’il dit la vérité tout entière, mais à ce prix-là seulement.
CORILLA. — Son insolence m’indigne au dernier point.
MARCELLI. — Le faut-il assommer avant qu’il ait parlé ?