c’est-à-dire deux hommes qui vont s’entre-tuer demain à cause d’elle ou à cause de toi.
MAZETTO. Permettez : ceci dès lors est grave, et mon humanité me défend de dissimuler davantage…
FABIO. Parle.
MAZETTO. Au moins, remettez vos épées.
FABIO. Alors nous prendrons des bâtons.
MARCELLI. Non ; nous devons le ménager s’il dit la vérité tout entière, mais à ce prix-là seulement.
CORILLA. Son insolence m’indigne au dernier point.
MARCELLI. Le faut-il assommer avant qu’il ait parlé ?
CORILLA. Non ; je veux tout savoir, et que, dans une si noire aventure, il ne reste du moins aucun doute sur ma loyauté.
MAZETTO. Ma confession est votre panégyrique, madame ; tout Naples connaît l’austérité de votre vie. Or, le seigneur Marcelli, que voilà, était passionnément épris de vous ; il allait jusqu’à promettre de vous offrir son nom si vous vouliez quitter le théâtre ; mais il fallait qu’il pût du moins mettre à vos genoux l’hommage de son coeur, je ne dis