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plain-chant, qui prédit suffisamment le sort du malheureux soldat.

Quoi de plus charmant que la chanson de Biron, si regretté dans ces contrées :

Quand Biron voulut danser, — Quand Biron voulut danser, — Ses souliers fit apporter, — Ses souliers fit apporter ; — Sa chemise — De Venise, — Son pourpoint — Fait au point, — Son chapeau tout rond ; — Vous danserez, Biron !

Nous avons cité deux vers de la suivante :

La belle était assise — Près du ruisseau coulant, — Et dans l’eau qui frétille, — Baignait ses beaux pieds blancs : — Allons, ma mie, légèrement ! — Légèrement !

C’est une jeune fille des champs qu’un seigneur surprend au bain comme Percival surprit Griselidis. Un enfant sera le résultat de leur rencontre. Le seigneur dit :

« En ferons-nous un prêtre, — Ou bien un président ?

— Non, répond la belle, ce ne sera qu’un paysan :

On lui mettra la hotte — Et trois oignons dedans… — Il s’en ira criant : — Qui veut mes oignons blancs ?… — Allons, ma mie, légèrement, etc. »

Voici un conte de veillée que je me souviens d’avoir entendu réciter par les vanniers :