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LES FILLES DU FEU

de la porte des armoiries qui devaient indiquer l’époque des dernières ornementations.

Il nous fut difficile de distinguer les détails de l’écusson écartelé, qui avait été repeint postérieurement en bleu et en blanc. Au 1 et au 4, c’étaient d’abord des oiseaux que le fils du garde appelait des cygnes, — disposés par 2 et 1 ; mais ce n’étaient pas des cygnes.

Sont-ce des aigles déployés, des merlettes ou des alérions ou des ailettes attachées à des foudres ?

Au 2 et au 3, ce sont des fers de lance, ou des fleurs de lis, ce qui est la même chose. Un chapeau de cardinal recouvrait l’écusson et laissait tomber des deux côtés ses résilles triangulaires ornées de glands ; mais n’en pouvant compter les rangées, parce que la pierre était fruste, nous ignorions si ce n’était pas un chapeau d’abbé.

Je n’ai pas de livres ici. Mais il me semble que ce sont là les armes de Lorraine, écartelées de celles de France. Seraient-ce les armes du cardinal de Lorraine, qui fut proclamé roi dans ce pays, sous le nom de Charles X, ou celles de l’autre cardinal qui aussi était soutenu par la Ligue ?… Je m’y perds, n’étant encore, je le reconnais, qu’un bien faible historien.


11e LETTRE


Le château d’Ermenonville. — Les Illuminés. — Le roi de Prusse. — Gabrielle et Rousseau. — Les tombes. — Les abbés de Châalis.


En quittant Châalis, il y a encore à traverser quelques bouquets de bois, puis nous entrons dans le désert. Il y a assez de désert pour que, du centre, on ne voie point