deux Annibal, dont le dernier, qui a le prénom d’Alexandre, est le même enfant qui ne voulait pas que sa sœur volât papa et maman, — puis encore deux autres garçons. — On ne parle pas de la fille.
10e LETTRE
Je ne voyage jamais dans ces contrées sans me faire accompagner d’un ami, que j’appellerai, de son petit nom, Sylvain.
C’est un nom très-commun dans cette province, le féminin est le gracieux nom de Sylvie, — illustré par un bouquet de bois de Chantilly, dans lequel allait rêver si souvent le poète Théophile de Viau.
J’ai dit à Sylvain : — Allons-nous à Chantilly ?
Il m’a répondu : — Non… tu as dit toi-même hier qu’il fallait aller à Ermenonville pour gagner de là Soissons, visiter ensuite les ruines du château de Longueval en Soissonnais, sur la limite de Champagne.
— Oui, répondis-je ; hier soir je m’étais monté la tête à propos de cette belle Angélique de Longueval, et je voulais voir le château d’où elle a été enlevée par La Corbinière, — en habits d’homme, sur un cheval.
— Es-tu sûr, du moins, que ce soit là le Longueval véritable, car il y a des Longueval et des Longueville partout… de même que des Bucquoy…
— Je n’en suis pas convaincu quant à ces derniers ; mais lis seulement ce passage du manuscrit d’Angélique :