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LES FILLES DU FEU

vous en avez été travaillés tous deux. Accusez donc mon malheur et non ma volonté, et me faites l’honneur, mon cher papa, de me mander de vos nouvelles.

Votre très-humble servante.

A. de Longueval.

M. de Goussencourt, aux Célestins, à Paris.)


On ne sait rien de plus. — Voici une réflexion générale du célestin Goussencourt sur l’histoire de cet amour, dans lequel l’imagination simple du moine ne pouvant admettre, du reste, l’amour de sa cousine pour un petit charcutier, rapportait tout à la magie ; — voici sa méditation :


« La nuit du premier dimanche de carême 1632 fut leur départ ; — retour en 1642, en carême. — Leurs affections commencèrent trois ans avant leur fuite. — Pour se faire aimer, il lui donna des confitures qu’il avait fait faire à Clermont, et où il y avait des mouches cantharides, qui ne firent qu’échauffer la fille, mais non aimer ; puis, il lui donna d’un coing cuit, et depuis elle fut grandement affectionnée. »


Rien ne prouve que le frère Goussencourt ait donné une chemise à sa cousine. — Angélique n’était pas en odeur de sainteté dans sa famille, — et cela paraît en ce fait qu’elle n’a pas même été nommée dans la généalogie de sa famille, qui énonce les noms de Jacques-Annibal de Longueval, gouverneur de Clermont-en-Beauvoisis, et de Suzanne d’Arquenvilliers, dame de Saint-Rimault. Ils ont laissé