Page:Nerciat - Les Aphrodites, 1864.djvu/70

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
58
LES APHRODITES


transport le fier boute-joie.) Vois, admire ! Quelle vigueur ! quel tour ! quelle grâce ! (Elle se le plante avec délire.)

En ce moment, le comte, impatienté d’attendre, arrive et voit tout. En vain madame Durut s’est jetée précipitamment vers la porte, voulant la fermer au nez du comte ; il résiste, repousse, et s’élance dans la chambre.

La Duchesse (doublement transportée de désirs et d’indignation, au chevalier). — Va, va toujours, mon roi : tant pis pour les sots curieux.

La duchesse s’agite avec passion sur le bel Alfonse ; il en coûte d’abord quelque chose à celui-ci d’avoir pour témoin de son triomphe un homme contre lequel il n’a pas le moindre grief ; mais bientôt sa position l’entraîne : il a du plaisir, il en donne, intérêt cent fois plus flatteur ! Cependant le comte, stupéfait, indigné, demeure comme hébété dans les bras de madame Durut, qui croit devoir le retenir, de peur qu’il ne se porte peut-être à quelque violence.

Madame Durut (au comte). — Hélas, mon cher, la pilule est amère, mais il faut