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QU’ON ME CHANGE CES TÊTES !


d’albâtre de l’expirant Adonis, cherchant encore à lui souffler dans un divin baiser une flamme nouvelle.

Monsieur Hanneton, gentilhomme assez malappris, nullement poëte, nullement homme du monde, et qui n’a même pas la docile pusillanimité d’un savant, monsieur Hanneton s’avise de prendre la chose de travers. Pour la première fois de sa vie il vient à s’imaginer que son honneur, peut-être, est, même de plus loin, grièvement compromis. Il s’emporte, il jure, il s’égare au point de frapper, comme un autre Diomède, Vénus, qui n’hésite pas à lui jeter au visage des griffes un peu moins douces que les doigts d’une divinité.

Par malheur, Adonis, à travers sa prompte toilette, se trouve atteint de quelques éclaboussures. Mal en prend à l’imprudent Vulcain. On le rosse, et voilà notre Olympe en raccourci devenu le théâtre d’un combat très-vif, mais qui, par bonheur, ne passe pas les bornes du comique, et dont le plus grand inconvénient est que tous les gens du logis en sont témoins…

Les vitres ainsi cassées, et ces têtes, les