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LES APHRODITES

La Durut. — Et ce sera, je m’en flatte, au delà de votre espoir.

L’Étrangère (avec passion). — Embrasse-moi, ma chère bienfaitrice ! (Elles s’embrassent.) Ah ! je vois bien que l’on ne m’a rien dit là-bas de toi qui ne soit encore au-dessous de ce que tu mérites !

La Durut. — Vous me gâtez. Adieu, je vole pour vous.

L’Étrangère. — Adieu, mon cœur. (Elles se quittent.)


Quel dommage que le roman ne soit pas notre genre ! Comme nous pourrions nous délecter à conter, dans un bon gros volume, les aventures de cette étrangère si brûlante, si aguerrie, qu’on voit déjà n’être pas dans une situation ordinaire ! Quelle riche matière pour de ronflantes périodes bien morales, bien oratoires ; pour des tableaux d’un beau brun foncé, vivifiés par-ci par-là d’éclairs de scandale et d’indignation ! Mais quoique nous allions volontiers terre à terre, étant incapable des sublimes élans de nos modernes inspirés ; comme nous ne laissons pas d’embrasser dans nos fragments