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QU’ON ME CHANGE CES TÊTES !

La Durut. — Mais, écoutez-donc, en attendant la demoiselle de compagnie, et même sans préjudice, rien n’empêcherait qu’un beau grand et râblé valet de chambre, écuyer, comme vous l’entendrez…

L’Étrangère. — Fi ! fi donc ! J’ai jusqu’ici (la gorge) de ces grossières jouissances. Je ne reviens pas à Paris pour y reprendre le train de l’île Bourbon : j’ai juré la réforme. Si je me suis courageusement privée de deux nègres qui valaient un million, ce n’est pas pour retomber dans la crapule avec les Pasquins de votre capitale. Il est temps que je devienne sage, ma chère Durut,… à trente-quatre ans…

La Durut. — Qu’est-ce que cela ? J’en ai bien trente-six, moi qui vous parle ! et dame ! Dieu sait que je n’en donne pas ma part aux chiens…

L’Étrangère (souriant). — Ce serait en effet dommage. Cependant j’en aurais tout assez avec ce dont je t’ai priée. Pense seulement que j’en ai le plus urgent besoin.

La Durut. — Avant trois heures, à compter de cet instant, vous serez servie…

L’Étrangère (enchantée). — Tout de bon ?