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LES APHRODITES


de se lier avec lui et de l’étonner par des choses extraordinaires, en attendant qu’il s’agisse peut-être d’opérer ce que cet homme ne pourrait manquer de prendre pour un prodige. On a insensiblement excité la curiosité de sir Henry en faveur de sa voisine ; on a fait sur celle-ci des contes à dormir debout ; il a souhaité de voir cette femme merveilleuse.

Tout s’est passé, la première fois, entre eux fort décemment ; la seconde fois, ç’a été entre ces voisins quelque chose de plus vif, mais sans l’ombre de galanterie, parce que le préoccupé baronet avait l’air d’être à mille lieues de tout cela. C’est leur troisième entrevue que va développer l’entretien suivant.

Dans le jardin du côté des pensionnaires.


LA COMTESSE DE MOTTENFEU, SIR HENRY.

Sir Henry[1] (se promenant). — Je ne

  1. Sir Henry : trente-trois ans, grand, mince, efflanqué, maigre, brun, mélancolique ; assez de noblesse dans les traits et le maintien ; physionomie qui a pris le caractère de la tristesse ; moyens physiques très-médiocres ; quelque imagination et de l’opiniâtreté ; léger accent anglais, quoique parlant très-bien notre langue.