son portrait, aussi, quelque charmante
qu’ait été pour elle la naissance de sa tentation,
elle est au désespoir d’avoir été
entraînée. Elle avait tout autre projet :
d’abord celui de satisfaire un désir curieux ;
la vue d’un corps qu’elle soupçonnait être
admirable lui promettait un grand plaisir.
Pourquoi ne pas le goûter en entier ? Pourquoi
se priver, par un peu de fausse honte,
de savoir si ce qui fait l’homme répondait
chez Alfonse au reste de ses perfections ?
De là le caprice de proposer le bain, d’aider
à déshabiller, d’exiger la chute du caleçon,
etc… D’ailleurs, elle supposait Alfonse
novice, docile, capable de s’arrêter où elle
le lui prescrirait. Ensuite, la duchesse, par
exemple, aime à la fureur qu’une langue
complaisante et vive l’électrise et lui fasse
oublier son être. C’était à ce seul badinage
qu’elle se proposait d’employer son beau
protégé. Mais point du tout ! Le voilà qui a
pris le mors aux dents, et le reste ! Quel
bonheur pour cette femme bizarre quand
elle sera détrompée ! Quelle bonne scène
ridicule pour le chevalier, qui sent tout
l’embarras que se donne la duchesse en
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TANT PIS, TANT MIEUX.
I.
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