Page:Nerciat - Les Aphrodites, 1864.djvu/474

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
100
LES APHRODITES


chose d’étrange que ton aversion pour cet homme-là ! Par quel motif ?…

Célestine. — Je serais bien embarrassée de le dire.

Fringante. — Il est bien fait.

Célestine. — Pour un porteur de sacs.

Fringante. — Il est gai…

Célestine. — Comme un manant.

Fringante. — Il a du talent.

Célestine. — Oui, sans doute, j’ai failli même en faire une rude épreuve[1] ; cependant tout bien fait, tout gai, tout homme à talents qu’il est, et quoique j’aie le démon de la fouterie[2] délayé dans mon sang, je renoncerais à la chose, s’il n’y avait dans le monde que des Trottignac.

Fringante. — Ta sœur le voyait avec des yeux bien différents.

Célestine. — Oh ! ma sœur, elle foutrait avec le diable.

Fringante. — Et moi de même.

Célestine. — Mais laissons là ce vilain

  1. Voyez ce qui est dit à ce sujet dans le numéro cinq.
  2. Quoiqu’en général un peu plus circonspecte que sa sœur. Célestine cependant parfois s’oublie. Il faut qu’on le lui pardonne.