Page:Nerciat - Les Aphrodites, 1864.djvu/298

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
116
LES APHRODITES

Ce local, cet appareil, la beauté des champions, le prestige du tout, produisaient sur le comte parieur, placé avec son adversaire dans une des loges masquées, l’effet le plus délicieux, et déjà cet ambulant, si difficile à distraire de sa profonde mélancolie, bénissait son bon génie de l’avoir conduit dans le sanctuaire des Aphrodites… Soudain, quel contraste ! quel revers ! La loge des parieurs était la première à droite au-dessus de l’entrée principale, celle par conséquent où se déployait le plus avantageusement aux yeux du comte la rare beauté du cortége ; à chaque couple son admiration croissait mais quand le dernier met enfin le pied dans l’enceinte…

Le Comte (dit avec trouble). — Oh ciel ! que vois-je ?

Le Prince. — Qu’avez-vous donc ?

Le Comte. — Rien, mon prince,… ce n’est rien,… ce ne sera rien…

Le Prince. — Impossible,… vous pâlissez ! Vous trouvez-vous mal ?…

Cependant la marche continue, l’objet dont on est frappé s’éloigne en tournant le dos ; le comte, qui s’efforce, paraît un peu