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LES APHRODITES


sonnier pour tout le jour. Sans adieu. (Elle sort.)

Tout en parlant, avant de se retirer madame Durut a rajusté les coussins de l’ottomane et réparé son propre désordre. Passant dans le cabinet indiqué, le chevalier y trouva une négrillonne de quatorze à quinze ans qui, l’aiguière à la main, se présente sans façon pour le purifier. Elle le lave et l’essuie avec un linge de coton des Indes. Aussitôt que cette toilette (qui ne laisse pas de raviver le chevalier) est achevée, un adolescent, de la plus jolie figure, habillé en jockey, paraît avec du chocolat, ce qui sauve la petite d’une attaque que l’ardent chevalier méditait déjà de lui faire ; car en même temps elle a disparu en souriant avec espièglerie. Il se console de cette petite disgrâce en prenant une tasse de ce chocolat parfumé, qu’on ne peut nommer de santé dans l’acception ordinaire. Ensuite il sort avec le jockey, qui lui dit avoir ordre de madame Durut de lui faire voir les jardins de cette habitation singulière.