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LES APHRODITES


fort peu accueillant, trouve ce genre fort mauvais. Il s’offense surtout des questions sèches qu’on prend la liberté de lui faire : “ De la part de qui monsieur vient-il ? — Eh ! cap de biou ! de la mienne. — Peut-on voir cette lettre ? — Que me veut ce bélître ? Es-tu madame Durut, l’hôtesse de céans ? Qui m’a fait un tel maroufle ? Apprends, faquin, que le chevalier de Trottignac[1] n’a rien à répondre à tes pareils ; c’est à cette femme seule que j’ai affaire. La lettre est d’un seigneur de mes amis ; mais je jure sur cette lame de ne la remettre qu’à son adresse. Qu’on me présente quelqu’un de digne, que je lui parle, je me ferai donner satisfaction d’un petit serviteur qui se donne les airs d’interroger un homme de ma qualité ! „

Pour toute réplique à cette tirade, le commis insulté tourne, à sa portée, une

  1. Trottignac : trente ans, traits marqués, brun basané, larges sourcils, barbe bleue, taille moyenne, épaules énormes, corps musculeux, jambe de courrier. — Un grand chapeau à la vieille mode militaire, avec les restes d’un plumet noir rougi par les ans ; mauvais uniforme des anciennes milices. Rapière de bretteur ; chaussure ignoble. — Mais Trottignac décrassé, façonné, ne sera pas sans prix.