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L’ŒIL DU MAÎTRE.


quence ! Veux-tu te donner ici les airs d’une motionnaire du Palais-Royal, ou te crois-tu à la tribune d’un bordel ? Allons, mademoiselle, à nos comptes, et tâchons d’en finir, car il est onze heures et ton estomac doit t’avertir, comme le mien, que nous n’avons pas déjeuné.

Elles reprennent leurs calculs sans plus s’occuper d’autre chose. Cette tâche achevée, madame Durut sonne pour avoir du café. On la fait longtemps attendre. Comme cette lenteur a quelque chose d’extraordinaire dans une maison où elle a établi la plus ponctuelle exactitude à servir, elle s’impatiente, se lève brusquement et va s’éclaircir des causes de ce retard.


MADAME DURUT, CÉLESTINE, ZOÉ[1]
LOULOU. (Même lieu.)

On entend d’abord madame Durut tem-

  1. Zoé, la négrillonne dont il est parlé au premier numéro, le plus piquant museau qu’aient jamais fourni les moules camus de la Côte-d’Or. Noir d’ébène, œil phosphorique, dents admirables ; taille non formée encore, mais svelte et pleine de grâces. De la sensibilité, des désirs et de l’espièglerie. Zoé, déjà depuis six ans en France, est bien élevée, n’a plus le jargon de ses semblables. On connaît Loulou.
  I.
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