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HAUTES ET BASSES CLASSES EN ITALIE 86 1

J'aurais même embrassé ce mauvais garçon de Sinforiano, qui me dit qu'il ne m'aimera jamais, et qui nous mord et nous égratigne toutes, parce qu'il est notre frère unique, et peut-être aussi parce qu'il n'est ni grondé ni fouetté pour cela. Mais qui pourrait le fouetter ou le gronder : il est si joli ! Et pourtant maman me fouettait; bien que ce ne fût que pour donner un exemple aux autres, et pour me faire aimer de Dieu.

L'Oncle Rapi est très cruel. Il a dit au fattore Persicari et au fattore Scannicani, que, par la Madone du Paradis, il ne me nourrirait pas ; et que, s'il ne se présentait pas une homme ayant des quattrini pour m'épouser, il me ferait entrer au couvent. Comme mon cœur a bondi, quand il a dit ces choses ! Car, bien qu'il doute que vous m'épou- siez, moi, je n'en doute pas. Signor Gaddi m'a encouragée, comme pour me dire : " Je le comprends et vous ? " Il m'a empêchée d'être chagrine jusqu'au soir. Mais je me suis couchée de bonne heure, afin de ne voir personne d'autre pendant que je pensais à vous.

Quand je pense à vous et qu'un homme s'approche de moi, il me semble qu'il nous sépare, et la Madone envoie des larmes dans mes yeux pour me le cacher. Cher, cher Signor Odoardo, maintenant je peux vous aimer ; main- tenant je puis me dire

votre tendre sposa, Serena.

M. Talboys à Serena Bruchi.

Pardonnez-moi, douce Serena ! Je vois bien que vous n'avez pas reçu les vers que je vous ai envoyés la veille de

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