Cette page n’a pas encore été corrigée

58 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

— Voici : Monsieur l'abbé craint que les sujets litté- raires ou proprement philosophiques ne flattent le vague d'un jeune esprit déjà trop enclin à la rêverie... (c'est du moins ce que trouve Monsieur l'abbé). Il a donc poussé Casimir à choisir un sujet d'histoire.

— Mais Madame, voici qui peut très bien se défendre. Et le sujet choisi c'est ?

— Excusez-moi ; j'ai peur d'estropier le nom... : Averrhoès.

— Monsieur l'abbé a sans doute eu ses raisons pour choisir ce sujet, qui, à première vue, peut en eflFet paraître un peu particulier.

— Ils l'ont choisi tous deux ensemble. Quant aux raisons que l'abbé fait valoir, je suis prête à m'y ranger : Ce sujet présente, m'a-t-il dit, un intérêt anecdotique particulièrement propre à fixer l'attention de Casimir, qui est souvent un peu flottante : puis (et il paraît que ces Messieurs les examinateurs attachent à cela la plus grande importance) le sujet n'a jamais été traité.

— Il ne me souvient pas en effet...

— Et naturellement, pour trouver un sujet qui n'ait encore jamais été traité, on est forcé de chercher un peu en dehors des chemins battus.

— Evidemment !

— Seulement, je vais vous avouer ma crainte... mais j'abuse peut-être ?

— Madame, je vous supplie de croire que ma bonne volonté et mon désir de vous servir sont inépuisables.

— Eh bien ! voici : je ne mets pas en doute que Casimir ne soit à même bientôt de passer sa thèse assez brillam- ment, mais je crains que, par désir de spécialiser... par désir

�� �