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NOTES 329

il lissa du bout des doigts le dessous de sa moustache tout en faisant un mouvement des lèvres pour dégager sa bouche, et quand il eut remis son binocle bien d'aplomb, il regarda l'un après l'autre tous ceux qui occupaient la table.

Je regardais très peu son visage ce jour-là, mais je ne pus m'empêcher de regarder ses mains. Il s'en aperçut très vite, et je vis qu'il en ressentait de la gêne. Il lui arriva même de les tenir cachées un moment sous la table. C'est que ses mains avaient une forme si parfaite qu'il était difficile de ne pas les remarquer...

Il aimait à se promener par les rues avec des amis. Il mar- chait près d'eux à petits pas, mais comme ses amis étaient tous plus grands que lui, cela le forçait à leur parler avec un mouvement de tête en haut qui montrait ses yeux bruns très attentifs et toute la douceur de sa physionomie, et quand il écoutait la tête levée ainsi, avec son nez court aux narines très ouvertes, il semblait sentir les paroles qu'on lui disait avant de les entendre...

Il passait souvent ses dimanches aux environs de Paris avec plusieurs amis. Il ne pouvait pas souffrir les grandes propriétés entourées de hauts murs. Il s'emportait contre l'égoïsme de la plupart des riches qui empêchent les passants d'admirer de beaux arbres dont eux-mêmes ne se soucient pas. Il disait : " Si seulement ces gens-là avaient la bonne idée de mettre des grilles à la place des murs, on penserait qu'ils veulent partager un peu avec nous".

Et quand il haussait sa canne jusqu'au faîte du mur, il avait l'air de vouloir mesurer la propriété pour en donner à chacun une petite part..."

��L'Effort ouvre une enquête sur la situation faite à la culture française à l'étranger. Il faudrait citer d'un bout à l'autre rémouvant article qu'a écrit M.Jean Richard en guise d'intro- duction. En voici quelques passages essentiels :

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