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WILLIAM ERNEST HENLEY 273

au Robert Burns d'Angellier, son aîné de trois ans; mais sur plus d'un point le critique français et le critique anglais se rencontrent ; et n'était une divergence de vues fondamentale (à propos de la légende de Mary Campbell) on pourrait croire que Henley s'est inspiré d'Angellier. D'ailleurs ils concluent tous deux de la même façon. Le critique français, parlant des " gens bien-pensants ", des hypocrites, des " unco'good " qui voudraient blâmer la vie privée de Burns, ajoute : " Comment pour- raient-ils juger une existence comme celle-ci, pleine de défaillances, mais rachetées par des clartés qu'ils ne perçoivent pas ?" Et c'est ce que dit Henley en d'autres termes lorsqu'il parle du " terne et con- venable et fictif Burns, création des ternes et con- venables cerveaux [des pieux éditeurs], et qu'ils ont voulu à toute force substituer à l'impudique et étonnant paysan de génie, au faune inspiré dont la voix résonne depuis cent ans et plus à travers les corridors du Temps."

Le Monde de Byron {Essays, tome II) est com- posé de notes écrites pour présenter aux lecteurs des Lettres de Lord Byron les principaux corres- pondants du poète. Si l'on complète ces notes par l'étude insérée dans Vues et Revues, on a un Byron à peu près aussi fouillé que le Robert Burns. Là encore il insiste, en vrai byronien, sur l'attitude du public anglais à l'égard de ce Byron qui fit tout ce qui était défendu par la morale bourgeoise,

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