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l68 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

fois ; d'autant que les moyens de développement qu'emploie M. Lavaud sont presque constamment d'une subtilité précieuse. Quant à la forme, on ne saurait donner plus de souplesse, de sinuosité au vers de douze pieds. M. Lavaud sautera-t-il le pas ? osera-t-il une forme plus libre ? Je vois bien jusqu'où il est parvenu, je constate son don, sa réussite. Mais je ne saurais dire où il ira. Savourons en attendant son livre curieux, joli, verbeux, parfois ample, — contradictoire... mais achevé et personnel. H. G.

��PAGES CHOISIES DE NIETZSCHE. (Mercure de France).

Henri Albert vient de refondre en une nouvelle édition ses Pages choisies de Nietzsche. Celles-ci sont groupées non par œuvre, mais par sujet : Peuples et patries, Les hommes supé- rieurs, etc. C'est peut-être le seul moyen d'établir des fils con- ducteurs à travers tant de volumes composés de maximes et de réflexions détachées. Presque chaque phrase de Nietzsche possède un tel levain, une telle force stimulatrice que beaucoup de lecteurs ne peuvent lire de suite plus d'une dizaine d'apho- rismes ; aussi n'ont-ils jamais été jusqu'au bout d'Humain trop humain, ou d'Aurore. L'ordonnance de ces pages choisies pourra donc apporter une sorte de lest aux esprits que toute excitation fait trop facilement rebondir. Mais ce qu'ils gagne- ront pour la lecture des livres composés de fragments, ils le perdront pour les quelques ouvrages où Nietzsche a bien voulu conduire lui-même son l^teur et ne le quitter que le terme atteint.

��Signalons également au Mercure de France les nouveaux dessins d'André Rouve)rre, une dramatique Phèdre.

J. S.

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