Page:NRF 1909 8.djvu/36

Cette page n’a pas encore été corrigée

I20 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

De deux ou troiSy hâtifs^ dans la neige du soir^ Mal peignés, mal vêtus, nourris de maigres soupes, Fous qui surtout vivez de lecture et d'espoir. Différents, Ipous aviez tous un air de famille. Pareil chez le jeune homme et chez la jeune fille : Une bohème insouciante, une gatté Nerveuse, un peu factice, un peu sœur de la fièvre. Un teint plombé, rosâtre à peine sur la lèvre. Et dans 'Ipos yeux songeurs une triste bonté. Bien que Ipous ne soyez ni mages ni prophètes. Vous alpez tant de foi 1 dites, les jours futurs S'ébauchent-ils au sein des re)>es que vous faites Près des poêles, la nuit, dans ')>os logis obscurs ? Soyez fiers. Je connais plus d'un heureux qui porte Sous son masque éclatant une vieille âme morte. Et maint homme d'Etat, de sa force ébloui. Qui s'écoute parler, rire, quand sa pensée N'est plus que le reflet d'une époque passée. Lui-même qu'un cada')>re actif et réjoui. Soyez fiers. S'il se peut qu'un nouveau monde naisse Quelque part, c'est en vous, en toi seule, ô Jeunesse !

François Porche.

�� �