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��NOTES

��LES PAPIERS D'IBSEN.

Par les soins de MM. Halvdan Kobt et Julius Elias, les Œuvres Posthumes de Henrik Ibsen viennent de paraître simultanément en norvégien et en allemand. Publication d'autant plus précieuse qu'Ibsen fut toujours, même pour ses proches, le plus mystérieux des poètes, et que sa correspon- dance ne renferme aucun éclaircissement sur ses travaux, si ce n'est lorsqu'il s'enquiert de documents historiques pour Empereur et Galilèen.

En attendant une traduction complète des Œuvres Posthumes, M. le Comte Prozor en a extrait divers fragments pour la Grande Revue (10 octobre). Ce sont, outre une curieuse scène inédite de Hedda Gabier, des " notes " rapides et provisoires, concernant les divers sujets élaborés par Ibsen. Voici l'une d'elles pour La Dame de la Mer :

...La vie coule en apparence claire, légère et vive dans ces parages du Nord, à l'ombre des montagnes, dans Visolement, dans le calme constant et uniforme. Emettre alors l'idée que cette vie est une fantasmagorie. Pas de force d'action, pas de lutte pour l'émancipation. Rien que de la nostalgie et des désirs. C'est ainsi que se passe là-bas la courte et claire saison d'été. Et puis les ténèbres. Ainsi s'éveille la nostalgie vers la grande vie de dehors. Mais qu'y a-i-on gagné f Avec des conditions nouvelles, avec le développement intellectuel grandissent les revendications, les nostalgies, les désirs. Celui ou celle qui a atteint les hauteurs, réclame les secrets de l'avenir, et une part dans la vie de l'avenir, et des relations avec des sphères lointaines. Partout des bornes. De là une mélancolie qui s'étend comme un chant

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