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440 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

stries courbes et grises qui filent infiniment, vertigineuse- ment immobiles.

La porte ne veut pas venir. Je lui fais de l'œil et de l'épaule.

Les parois tout à l'heure affaissées s'allongent, guimau- ves ramollies, et fuient vers l'horizon.

�� ��Au vestiaire, le métropolite demande son pardessus. Il a gardé le grand feutre pour dissimuler son chignon.

�� ��Je m'appuie sur le chasseur :

« Ne riez pas si je ferme les yeux de temps en temps, c'est pour me concentrer. Je suis profondément sérieux, ou plutôt je suis digne. Et chagriné par votre conduite. Je suis lucide, et malgré les mauvais alcools j'ai su voir beau- coup de choses cette nuit. Vous méconnaissez ma valeur, mon cher Paul. Je scrute votre âme, assez insignifiante d'ailleurs. Je sais que vous attendez un pourboire. C'est pourquoi vous cachez un sourire dans vos yeux. Mais sachez qu'en ce moment précis, dans cette poitrine que je ne crains pas de frapper avec une certaine vigueur, s'agi- tent de généreuses passions ! Ne vous retirez pas, mon jeune ami, lorsque je condescends à taper amicalement mais dignement votre épaule. De nobles passions, dis-je, et des résolutions que je ne tiendrai pas, car je suis une canaille, mon cher Jean. Je le disais, il y a quelques instants, à une adorable créature. »

��*

  • *

��J'ai de l'émotion à marcher si droit. Je désire que les nations reconnaissent la beauté de cet effort.

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