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jusqu’aujourd’hui autorité pour les Juifs dispersés dans le monde entier, les commentaires Chaldaïques de la Bible appelés Thargums et les livres principaux appartenant au corps immense du Thalmud ; dans l’étude des œuvres Rabbiniques il faudra aussi comprendre toutes les productions profanes des écoles juives du moyen âge et des temps modernes, la philosophie et ses commentaires, ainsi que les diverses branches des compositions poétiques. Cette excursion une fois faite dans le domaine d’une littérature qui est la négation du dogme Chrétien et comme un défi obstiné porté à la civilisation Chrétienne, nous reviendrons en Asie, autour du berceau du Christianisme, sous l’action duquel nous verrons plusieurs littératures se former successivement. La première qui s’offre à nos recherches, c’est la littérature Syrienne qui a eu pour organe le dialecte Araméen parlé dans la contrée du Liban et appelé spécialement Syriaque : elle a fleuri depuis le IVe siècle jusqu’au temps des Croisades, toujours imprégnée d’un esprit Chrétien et soumise à une tendance parement théologique comme la plupart des littératures dont je vais bientôt parler ; elle a survécu à la mine de l’Église patriarcale d’Antioche au milieu des populations Maronites et aussi dans les ouvrages liturgiques des Nestoriens de la Chaldée. La littérature Copte a pris naissance parmi les Chrétiens d’Égypte qui vécurent d’abord rassemblés en grand nombre dans les solitudes de la Thébaïde ; elle a pris pour instrument l’ancienne langue des habitans, enrichie et assouplie par le contact des Grecs, et elle a été cultivée avec succès dans toute la juridiction du patriarcat d’Alexandrie jusque sous le gouvernement des dynasties Arabes : au Sud de l’Égypte, dans les pays compris sous le nom général et ancien d’Éthiopie, s’est formée aussi une littérature