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Rafael.

Le seigneur Rafael.À moins qu’il ne se perche
Sur quelque cheminée en manière d’oiseau,
Qu’il n’entre dans la terre, ou qu’il ne saute à l’eau,
Vous l’aurez à coup sûr. Le connaissez-vous ?

Le sergent.

Vous l’aurez à coup sûr. Le connaissez-vous ?Certe.
J’ai son signalement. — C’est une plume verte
Avec des bas orange.

Rafael.

Avec des bas orange.En vérité ! — Parbleu !
Vous n’aurez point de peine, et vous jouez beau jeu.
Combien vous donne-t-on ?

Le sergent.

Combien vous donne-t-on ?Hai…

Rafael.

Combien vous donne-t-on ? Hai…Trouvez-vous qu’en somme,
Votre prévôt vous ait assez payé votre homme ?
Le bon sire est-il doux ou dur sur les écus ?

Le sergent.

Mais il n’en mourrait pas pour donner un peu plus.
Mais je n’y pense pas. — Le ventre à la besogne,
Et non le dos. — Mieux vaut la hart que la vergogne.
Et puis, l’homme pendu, nous avons le pourpoint.

Rafael.

Sans compter les revers, s’il met l’épée au poing.

Le sergent.

J’ai de bons pistolets.

Rafael.

J’ai de bons pistolets.Voyons. — Et puis ?

Le sergent.

J’ai de bons pistolets.Voyons. — Et puis ?Ma canne
De sergent.