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Je vous attends, voyons ! Les champs-clos sont rompus !
M’osez-vous tenir tête ?

Camargo, dans ses bras.

M’osez-vous tenir tête ?Ah ! tu ne m’aimes plus !



Scène III


Devant la maison de la Camargo.


L’abbé ANNIBAL DESIDERIO, descendant de sa chaise ;
Musiciens, porteurs.
L’abbé.

Holà ! dites, marauds, — est-ce pas là que loge
La Camargo ?

Un porteur.

La Camargo ?Seigneur, c’est là. — Proche l’horloge
Saint-Vincent, tout devant ; ces rideaux que voici,
C’est sa chambre à coucher.

L’abbé.

C’est sa chambre à coucher.Voilà pour toi, merci.
Parbleu ! cette soirée est propice, et je pense
Que mes lieux pourraient bien avoir leur récompense.
Lu lune ne va pas tarder à se lever ;
La chose au premier coup peut ici s’achever.
Têtebleu ! c’est le moins qu’un homme de ma sorte
Ne s’aille pas morfondre à garder une porte ;
Je ne suis pas des gens qu’on laisse s’enrouer.
— Or, vous autres coquins, qu’allez-vous nous jouer ?
— Piano, signor basson, — amoroso ! la dame
Est une oreille fine ! — Il faudrait à ma flamme
Quelque mi bémol, — hein ? Je m’en vais me cacher