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DISCOURS DE RÉCEPTION À L’ACADÉMIE FRANÇAISE PRONONCÉ LE 27 MAI 1852

MESSIEURS,

J’ai à parler devant vous d’un homme qui fut aimé de tout le monde ; devoir sans doute bien doux à remplir, et bien facile en apparence, puisque, pour rappeler à votre mémoire ce que l’esprit a de plus aimable et le cœur de plus délicat, je n’aurais presque qu’un mot à dire, et que, pour faire ici son éloge, il suffit de nommer M. Dupaty.

Mais c’est par cette raison même que je ne saurais toucher un pareil sujet sans une bien grande hésitation ; non que je recule devant la tâche précieuse que vos suffrages m’ont imposée : celui qu’honorent de tels suffrages doit avoir autant de courage que vous avez eu d’indulgence, et, si peu digne qu’il se puisse croire de cette bienveillance qui l’accueille, s’efforcer du moins d’y répondre. Non, ce qui m’arrête en ce