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XXV

À M. ALFRED TATTET.


Mon cher Alfred, parmi les raisons qui m’ont empêché d’aller vous rejoindre se trouve celle-ci : que M. Bocage, directeur de l’Odéon, est venu me demander l’autorisation de faire siffler, à son théâtre, un petit proverbe de ma façon intitulé Un caprice, ce à quoi j’ai accédé, après avoir pris l’avis des plus grands connaisseurs en matière de fiasco. Je ne l’aurais pas donné aux Français, c’eût été trop grave ; mais à l’Odéon, cela m’amusera, sans danger pour ma gloire, puisque cette petite pièce a été imprimée, il y a six ou sept ans, et non destinée au théâtre. Ainsi je vais être représenté par Bocage en personne, père des Antony et tourier de Nesle, fort aimable et brave homme, du reste, qui y met toute l’obligeance possible et qui me fera faire une petite décoration pour rétrécir sa salle. Il faut donc que je sois à Paris, quoique je ne m’en mêle pas du tout. J’espère que vous y viendrez. C’est votre devoir d’y être ; vous aurez le droit de partager les pommes cuites jetées à votre ami. Ce sera, je crois,