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XV

À MADAME LA DUCHESSE DE CASTRIES.


Ce n’est ni par manque d’amitié, madame, ni par manque de courage que je ne suis point allé vous voir à Dieppe. Je ne le pouvais réellement pas. La partie d’Augerville était arrangée et convenue depuis longtemps, et je ne pouvais y manquer sans impolitesse. Vous m’avez vu hésitant, mais c’est que j’hésite toujours, ou que je fais semblant, par acquit de conscience, parce que je ne fais jamais ce que je voudrais, ni ce que je devrais. Je regrette de ne m’être pas rendu, comme on dit, à votre aimable invitation, car j’ai fait des sottises à Paris. J’en aurais peut-être fait à Dieppe ; mais c’en auraient été d’autres, probablement moins sottes.

Ne vous plaignez pas d’une fin de saison là-bas ; je ne sais si ce que nous avons ici est une fin ou un commencement, mais si l’ennui était un brouillard, on ne se verrait pas à deux pas, à Paris, dans ce moment.

Vous me demandez l’opinion de Berryer sur madame Lafarge. Tant que le procès a duré, il n’a trop rien dit, en sa qualité de jurisconsulte probablement, mais je le