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Naguère encore sur les bords,
On voyait la joie et l’aisance,
Avec la corne d’abondance,
Venir te verser leurs trésors ;
Aujourd’hui l’étranger tressaille
À l’aspect de ton triste sort ;
Il fuit tes foyers, que la mort
Transforme en un champ de bataille.

À trop malheureuse cité,
Dis-moi quelle main meurtrière
Couvre d’un voile funéraire
Et ton éclat et ta beauté !
Telle on voit au sein de l’orage
La foudre couver ses horreurs :
Tels couvaient au fond de nos cœurs
Les maux qui désolent ta plage !

Spectatrice, en ces derniers tems,
D’un combat trop opiniâtre,
Tu devins enfin le théâtre
Des excès les plus révoltans
Des monstres te font leur repaire ;
Le sang coule dans tes foyers ;
Ta guirlande avec tes lauriers
Roulent flétris dans la poussière !