Page:Murat - Humblement sur l'autel, 1919.pdf/61

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’APOTHÉOSE


DES MORTS


La nuit fut toute aux Morts, tel un temple voilé…
Ceux qui ne devaient point, dans l’émouvante aurore,
Franchir l’Arc triomphal dont la pierre sonore
Rythme sa Marseillaise au pas du défilé ;

Ombres pour qui la Gloire amoureuse a filé
Un linceul de lumière où l’encens s’évapore,
Dormirent quand leur œuvre après eux s’élabore,
Sous cet Arc de l’Etoile et ce ciel étoilé.

Dressant sur le bloc pur qu’offenseraient les larmes,
Leurs ailes d’avions, lisses comme des armes,
Les Victoires, aux bas reliefs, citaient des noms…

Et Paris, dont le zèle héroïque devance
L’heure sonnée au bronze éloquent des canons,
Paris, debout, veilla tous les Morts de la France !