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a cru vos services utiles ailleurs. Quelque part que je sois, comptez sur mon amitié, etc. » Bonaparte tint parole ; quant au général Victor, on verra plus tard comment il sut accepter et reconnaître ses bienfaits.

Victor prit part à la conquête du Piémont, se trouva avec sa division aux batailles de Sainte-Lucie le 6 germinal an VII, de Villa-Franca le 16 du même mois, d’Alexandrie le 23 floréal, et enfin aux sanglants combats de la Trébia les 29, 30 prairial et 1er messidor de la même année, où il fut blessé. Le lendemain, 2 messidor, la division Victor défendit, avec une grande énergie, le poste de Sainte-Marguerite qui fut attaqué, le 22 vendémiaire an VIII, par les Autrichiens, et il les contraignit à se retirer après leur avoir fait éprouver des pertes considérables. Le 13 brumaire suivant, à Fossano, il balança pendant longtemps la victoire, et ne se retira du champ de bataille que sur l’ordre formel du général en chef. Il n’évacua également Valdigi, où il se maintenait avec succès, que sur l’invitation réitérée qui lui en fut faite par le même général.

Appelé le 27 ventôse au commandement d’une division de l’armée de réserve, il contribua aux succès remportés sur le Tésin et sur le Pô pendant les mois de floréal et de prairial. Le 20 de ce dernier mois, il détermina le succès de la bataille de Montebello, et le 25, à Marengo ; placé en première ligne, il soutint pendant quatre heures les efforts de l’armée autrichienne, et contribua à la prise du village de Marengo.

Il reçut un sabre d’honneur le 17 messidor suivant. L’arrêté qui lui décerna cette récompense nationale était ainsi conçu : « Les Consuls de la République, voulant donner une preuve toute particulière de la satisfaction du peuple français au général de division Victor, commandant la gauche de l’armée à la bataille de Marengo, lequel s’est conduit avec autant de bravoure que d’intelligence, arrêtent ce qui suit : Le ministre de la guerre fera donner au général Victor un sabre sur lequel seront inscrits ces mots : Bataille de Marengo, commandée en personne par le premier Consul. — Donné par le gouvernement de la République au général Victor. »

Le 6 thermidor de la même année, il fut nommé lieutenant du général en chef de l’armée de Batavie, et exerça ces fonctions jusqu’au 21 thermidor an X, époque à laquelle il devint capitaine général de la Louisiane. Il conserva ce titre jusqu’au 17 prairial an XI, et fut alors appelé au commandement en chef de l’armée de Batavie.

Compris comme légionnaire de droit dans la 5e cohorte, il fut mis en disponibilité le 3 floréal an XII, fut créé grand officier de la Légion-d’Honneur le 25 prairial suivant, et nommé président du collège électoral du département de Maine-et-Loire. Envoyé comme ministre plénipotentiaire auprès du roi de Danemark le 30 pluviôse an XIII, il reçut la décoration de grand cordon de la Légion-d’Honneur le 15 ventôse de la même année.

En 1806, lors de la rupture avec la Prusse, il partit de Copenhague vers la fin de septembre pour rejoindre la grande armée, et fut nommé chef de l’état-major général du 5e corps, commandé par le général Lannes. Le 10 octobre, il était au combat de Saalfeld, et le 14, à Iéna, il reçut un biscaïen qui lui fit une contusion assez forte pour l’obliger de garder le lit pendant quelques jours. Ce fut lui qui signa, comme fondé de pouvoirs du maréchal Lannes, la capitulation de la forteresse de Spandau le 25 du même mois, et le 26 décembre suivant, il donna de nouvelles preuves de sa bravoure.

L’Empereur ayant organisé un 10e corps d’armée le 5 janvier 1807, en confia le commandement