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la marine.

Il fit sa première campagne sur la frégate l’Argo, et se trouva au combat que l’amiral comte Bylandt livra à la division anglaise commandée par le commodore Fielding. Sous-lieutenant de la marine en 1781, il assista, à bord du même navire, au combat de Doggers-Banck (5 août 1781), fut blessé dans cette action par une explosion de gargousses, et obtint le grade de lieutenant de vaisseau en récompense de sa belle conduite.

De 1782 à 1785, il navigua dans la Méditerranée, sur les côtes d’Afrique et dans les mers du Nord. Vers la fin de la campagne de 1785, se trouvant dans le Zuyderzée, il ajouta à sa réputation par un beau trait d’intrépidité.

L’équipage d’un vaisseau s’était soulevé en masse et avait mis ses officiers aux fers ; le lieutenant Ver-Huell, chargé d’aller apaiser cette révolte, se jeta dans une embarcation à la tête de quatre-vingts hommes, s’approcha par surprise, s’élança le premier sur le pont, et, après avoir terrassé plusieurs matelots, il se rendit maître du bâtiment.

Promu au grade de major, premier lieutenant de vaisseau, il servit jusqu’en 1789 dans la mer Baltique, la mer du Nord et la Méditerranée. — Capitaine de frégate en 1791, il commanda une corvette destinée pour les Indes-Occidentales. Nommé en l’an III premier adjudant de l’amiral Kinsbergen, il organisa un corps de matelots armés, et fut élevé l’année suivante au grade de capitaine de vaisseau.

Lors du renversement du Stathoudérat, il se retira du service avec la presque totalité des officiers du corps de la marine, et, en l’an XI, il rentra à la sollicitation du gouvernement hollandais dans la marine avec le grade de contre-amiral.

Lors du fameux projet de descente en Angleterre, la Hollande dut fournir son contingent naval. Chargé par Napoléon du commandement de la flottille qui se rendit à Boulogne, l’amiral Ver-Huell livra à l’amiral anglais Keith, sous le cap Grinez, un combat qui excita l’enthousiasme de toute l’armée et lui mérita des témoignages de satisfaction de la part de Napoléon.

Vice-amiral et membre de la Légion-d’Honneur, le 12 prairial an XII, le gouvernement hollandais l’appela au ministère de la marine ; mais il refusa d’accepter le portefeuille avant d’avoir réuni sa flottille à celle des Français.

Un décret impérial confia à l’amiral Ver-Huell le commandement en chef de l’aile droite de l’armée navale chargée d’opérer contre les côtes d’Angleterre ; après le désarmement de la flottille rassemblée dans les ports de la Manche, il alla prendre possession du portefeuille de la marine en Hollande. — Ce fut lui qui, le 5 juin 1806, demanda, en qualité de président de la députation hollandaise, le prince Louis-Napoléon pour roi de Hollande, et il reçut à cette occasion le grand aigle de la Légion-d’Honneur. Le nouveau roi le nomma maréchal, grand croix de l’ordre de l’Union, et bientôt après ambassadeur à Paris.

En 1809, lors de la descente des Anglais dans l’île de Walcheren, l’amiral Ver-Huell fut chargé de prendre toutes les précautions de sûreté que commandait cet événement. Il arbora son pavillon sur le vaisseau amiral le Royal-Hollandais, et protégea efficacement les côtes de la Hollande. En récompense de ce service, Louis-Napoléon le créa comte de Sevenaer.

En 1810, lors de la réunion de la Hollande à la France, il fut nommé président de la junte instituée à cette occasion, et l’Empereur le maintint dans son grade de vice-amiral de la marine française. À partir de cette époque il appartint irrévocablement à la France. Appelé au commandement général des forces navales de l’Empire sur les côtes