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y rivalisèrent d’intelligence et de bravoure. Après le départ de ces jeunes princes, le 27 mai, le maréchal continua l’offensive, et quand il rentra à Alger le 5 juillet, il avait repoussé l’Émir au delà de l’Atlas, anéanti ses meilleures troupes, occupé définitivement Cherchell, Médéah, Milianah, et châtié, dans leurs propres foyers, les tribus turbulentes qui entourent la Mitidja. Il fit alors trois essais nouveaux de colonisation qui réussirent parfaitement, à Blidah, Cherchell et Coléah.

Mais le traité de Londres du 15 juillet avait changé en Europe la position de la France. En présence des éventualités que présentait l’avenir, le maréchal dut renoncer à tous projets d’agrandissement en Afrique pour s’occuper de conserver les possessions acquises. Il fit rédiger le projet d’une nouvelle enceinte pour Alger et d’une série de forts détachés destinés à en défendre les approches.

Il chargea une commission d’examiner le système de digues présenté par les ingénieurs maritimes, et indiqua lui-même les travaux à exécuter pour la défense de cette rade magnifique et la formation d’une batterie formidable qui empêcherait les flottes ennemies d’approcher des bâtiments mouillés dans le port. Dans l’hypothèse d’un débarquement à Sidi-Ferruch et du blocus de la capitale, le maréchal voulait faire de Médéah la capitale militaire de l’Algérie. C’est sur ce point qu’il avait réuni ses forces pour prendre à revers l’armée envahissante et faire lever le siège d’Alger. Il avait fait étudier le système à adopter pour les fortifications de Médéah et la défense de l’Atlas, au delà duquel il voulait porter la capitale, en cas de guerre européenne, lorsqu’une dépêche ministérielle lui apprit qu’il n’était plus gouverneur de nos possessions en Afrique. Pour la troisième fois en deux ans, le ministère était changé en France. Le 18 janvier 1841, Valée quitta pour toujours cette Algérie qui n’oubliera jamais son nom.

Rentré dans la vie privée, Valée continua à servir la patrie avec le même dévouement. Il présida la commission pour l’armement de Paris.

Il est mort à Paris le 16 août 1846, âgé de 73 ans. Ses restes furent déposés aux Invalides, et le roi ordonna que sa statue serait placée à Versailles.


VALENCE (Cyrus-Marie-Alexandre DE TIMBRUNE-TIMBRANE), comte de

né à Agen en 1757, entré au service dans l’artillerie en 1774 ; capitaine au régiment de Royal-Cavalerie en 1778 ; aide-de-camp du maréchal de Vaux ; colonel en second du régiment de Bretagne en 1784 ; promu écuyer du duc d’Orléans ; colonel, maréchal de camp et général de division en 1792.

Commandant de l’armée de Dumouriez au commencement de 1793 ; expatrié, rentré en France au 18 brumaire ; sénateur en 1805 ; commandant de la 5e division de l’armée d’Espagne en 1808, commandant de l’une des divisions de cavalerie sous les ordres de Murat en 1812. Commissaire extraordinaire dans la 6e division militaire en 1813, pair de France le 4 juin 1814 ; pair dans les Cent-Jours ; rayé de la liste des pairs et proscrit le 24 juillet 1815. Rappelé à la Chambre des pairs en 1819 ; mort en 1820. Il avait épousé une fille de madame de Genlis.

« Valence m’a été fidèle : il a toujours été national. » (NAPOLÉON à Sainte-Hélène.)

VALHUBERT (Jean-Marie-Melon-Roger)

né à Avranches (Manche) le 22 octobre 1764, entra, avant d’avoir atteint sa vingtième année, dans le régiment de Rohan-Soubise. À l’époque de la Révolution, il était retourné dans sa famille.

En 1791, le 1er bataillon de la Manche le choisit pour chef le 22 octobre. Il conduisit ce bataillon à l’armée