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mai au matin dans cette ville à marches forcées, déboucha par la porte de Pirna et par celle de Planem et culbuta tout ce qui lui opposait résistance ; elle poussa vivement l’ennemi et le força à s’éloigner des positions qu’il occupait autour de la ville. Dans cette action, le colonel Schramm, brigade du général Tindal, division Dumoustier, se signala de nouveau à la tête de la colonne dont il faisait partie, en marchant résolument à l’ennemi, sous le feu meurtrier de son artillerie, le repoussant et s’emparant d’une partie de ses pièces. Le 27, la jeune Garde manœuvrant dans la plaine, la gauche à la rivière et la droite aux collines, mérita les éloges de toute l’armée par son intrépide valeur et la précision de ses mouvements.

Après avoir pris une glorieuse part à cette victoire, le colonel Schramm suivit le mouvement effectué le 28 et conduisit son régiment à Pirna pour couper les Autrichiens en retraite. Le 26 septembre, on le nomma, dans cette ville, général de brigade en récompense de sa brillante conduite. Il n’avait pas 24 ans.

Le maréchal Gouvion-Saint-Cyr, commandant le 14e corps d’armée chargé de couvrir Dresde, dut se rapprocher de cette ville dont l’ennemi fit bientôt l’investissement. Pendant le blocus, le général Schramm prit part au mouvement des quatre divisions sur Racknitz et au combat du 17 octobre dans lequel il fit mettre bas les armes à un millier de Russes, et faillit prendre leur général, le comte de Talztoy qui fut repoussé sur Dohna, avec perte de 1.200 prisonniers, 10 pièces de canon, une vingtaine de caissons et un équipage de pont. Informé de l’arrivée d’un contingent russe de 3 à 4.000 hommes, le maréchal chargea Schramm de le reconnaître et d’aller à sa rencontre avec 1.500 fantassins et 300 cavaliers. L’ennemi s’étant imprudemment établi dans une vallée sans faire occuper les hauteurs, le général Schramm profita habilement de cette faute capitale, disposa ses colonnes avec tant d’intelligence, qu’au signal donné, dix têtes de colonnes fondirent au pas de charge sur l’ennemi, qui, surpris, se rendit en partie prisonnier.

Le 29 octobre, pendant une sortie, le général Schramm fit encore preuve de bravoure et d’intelligence. À la fin du combat et lorsque la colonne rentrait, il fut blessé au pied et dut garder le lit pendant six semaines.

Rentré en France le 1er juillet 1814, le général Schramm resta sans emploi ; l’Empereur le nomma le 29 mai 1815 au commandement du département de Maine-et-Loire ; le 15 juin, il fut employé à la défense de Paris. De 1815 à 1828, il n’eut aucun emploi ; mais il utilisa ce temps par une étude approfondie des grandes questions d’organisation et d’administration.

En 1828, il eut le commandement de la 1re division du camp de Saint-Ouen ; le 6 août 1830, il commanda le département du Bas-Rhin. En septembre 1831, il fit partie de l’armée d’expédition de Belgique, fut nommé lieutenant-général le 30 septembre 1832. Pendant le siège d’Anvers, il commanda les divisions de réserve d’infanterie de l’armée du Nord.

En 1837, le général Schramm commanda la 2e division d’infanterie au camp de Compiègne, et en 1838 la division de rassemblement sur la frontière de la Suisse ; l’année suivante, il commanda la 3e division d’infanterie de l’armée du Nord. En 1839, il commanda une division en Algérie, puis, en mars 1840, il eut le commandement supérieur de la province d’Alger pendant l’absence du corps expéditionnaire ; nommé chef d’état-major de l’armée d’Algérie le 1er avril 1840, il prit part à l’expédition de Milianah et fut blessé à l’affaire du col de Mouzaïa ; il fut alors élevé à la dignité