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de la Légion-d’Honneur, le 2 mars 1811 et capitaine de grenadiers. Il assista aux sièges de Tortose et de Tarragone. À ce dernier siège, deux compagnies furent commandées pour dégager les garnisons des forts de l’Emposta et de la Rapita attaqués par des forces considérables : le capitaine Roussel commandait l’une de ces compagnies ; le commandant Bugeaud dirigeait l’expédition qui eut un plein succès. Roussel prit 5 pièces de canon et leurs canonniers. À la bataille de Sagonte, il commandait provisoirement le 3e bataillon ; le maréchal Suchet, attaqué par des forces supérieures, se trouvait en danger : il aperçoit Roussel et lui crie : Capitaine, tête baissée sur cette colonne, ou nous sommes perdus. M. Roussel enlève à l’instant le bataillon, se précipite sur l’ennemi et le culbute ; nos troupes reviennent à la charge et la victoire est décidée. Il reçut, pour ce fait, sa nomination de chef de bataillon le 11 juin 1812.

Après la Restauration, il fut chargé d’organiser le 10e de ligne, fut mis en non-activité et rappelé, en novembre suivant, comme chef de bataillon au 6e léger avec la croix d’officier. Lors du débarquement de Napoléon, M. Roussel se trouva à l’affaire du pont de la Drôme, sous les ordres du duc d’Angoulême, M. d’Ambrugène, colonel du 10e, ayant suivi le prince, on donna ce régiment à M. Roussel qui le ramena à Paris, d’où il reçut ordre de se rendre à l’armée du Nord. À la bataille de Waterloo, le 10e de ligne quitta le champ de bataille un des derniers et fit sa retraite sur Laon, en ordre, tambours et musique en tête ; arrivé à Paris, il fut licencié. Le colonel Roussel fut mis à la retraite comme chef de bataillon. Rappelé avec ce même grade en 1822, au 28e de ligne, il fit la campagne de 1823 et se distingua à l’affaire de Bois-le-Roi. Il fut nommé chevalier de Saint-Louis à l’affaire de Casterbersol, il eut la plus grande part au succès de la journée et fut nommé lieutenant-colonel au 1er léger ; le 7 mars 1830, il fut nommé colonel au 3e de ligne.

Le 3e de ligne fut désigné pour l’expédition d’Alger, ce fut ce régiment qui débarqua le premier sur la plage africaine à Sidi-Farruch et enleva les redoutes qui défendaient la côte.

Le colonel Roussel continua de se distinguer pendant tout le reste de la campagne et fut nommé commandeur de la Légion-d’Honneur en décembre 1830.

Rentré en France en 1831, il fut nommé maréchal de camp le 26 juin 1834, après vingt-deux campagnes.

Il commanda successivement les départements de la Vendée, de la Moselle et de la Haute-Saône.

Il est aujourd’hui en retraite.

ROUSSIN (Albin - Reine), baron

né à Dijon le 21 avril 1781. Son père était avocat au Parlement. Au mois de décembre 1793, il s’embarqua comme mousse sur la batterie flottante la République chargée de la défense de la rade de Dunkerque ; il avait 13 ans. Quelques mois après, il fut fait novice sur la canonnière la Chiffonne, employée à l’escorte des convois sur les côtes de Flandre. Au mois d’août 1794, il fut embarqué comme matelot timonier sur le Tortu, et, pendant les vingt-huit mois qu’il passa sur cette frégate, il fit une campagne en Norvège, une à Saint-Domingue et diverses croisières dans les mers d’Europe.

En décembre 1796, n’ayant pu rejoindre sa frégate déjà en mer, M. Roussin fit la campagne d’Irlande à bord du Trajan. À son retour à Brest, il passa quelques mois sur la Fouine, puis rentra dans sa famille pour se préparer aux examens à la suite desquels il fut reçu aspirant de 1re classe et embarqué comme