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Montpellier le 8 juin 1772. Au commencement de 1791, il partit comme volontaire avec les chasseurs de l’Aude, qui formèrent les guides de l’armée des Pyrénées-Orientales et fut nommé sous-lieutenant adjoint à l’adjudant-général Desroches. À la fin de l’an II, il passa bientôt après comme capitaine dans la légion de police ; mais ce corps ayant été licencié à la suite des événements du 13 vendémiaire an IV, il resta sans activité jusqu’à l’an VII.

À cette époque, Rolland rejoignit le 14e régiment de cavalerie à l’armée de Naples. Envoyé le 17 ventôse sur la route de Salerne, avec 50 hommes d’infanterie et 30 chasseurs du 25e régiment pour reconnaître un corps de Calabrais, il rencontra l’ennemi au nombre de 20.000 hommes en avant de Nocera, et, malgré la disproportion de ses forces, il chargea la tête de colonne des insurgés. Ayant reçu le lendemain un renfort de 300 hommes avec deux pièces de canon, il attaqua de nouveau l’ennemi, pénétra dans Nocera, et fit rentrer dans l’obéissance la population insurgée.

Parvenu au grade de major dans le 2e régiment de cuirassiers, et nommé membre de la Légion-d’Honneur à la création, Rolland se distingua en 1809 à la campagne de Wagram, et obtint le titre de baron de l’Empire le 15 août.

En 1810, il conduisit un régiment de marche de grosse cavalerie à l’armée de Catalogne, commanda le 2e cuirassiers pendant la campagne de Russie, et fut nommé officier de la Légion-d’Honneur le 11 octobre 1812, en récompense de sa brillante conduite à la bataille de la Moskowa.

L’année suivante, à Dresde, il chargea un carré russe, lui fit 2.000 prisonniers, et reçut des mains de l’Empereur, à la revue du 5 septembre, la décoration de commandeur. À la première journée de Leipzig (16 octobre 1813), il eut la jambe gauche emportée par un boulet.

Promu au grade de général de brigade le 18 novembre, Rolland obtint à la paix de 1814 le commandement de la succursale des invalides d’Avignon et la croix de Saint Louis. Il rentra dans la vie privée en 1816, et siégea au grand conseil d’administration des Invalides, de 1830 à 1832. Il est mort à Paris le 27 décembre 1848.


ROSILY-MESROS (François - Étienne) comte de

vice-amiral, naquit à Brest (Finistère), le 13 janvier 1748.

Le comte de Rosily, son père, qui était chef d’escadre et commandait la marine à Brest en 1762, le fit alors admettre comme garde. De cette époque à 1769, le jeune Rosily compléta son apprentissage de la mer dans diverses campagnes et visita successivement Rio-Janeiro, Terre-Neuve, Saint-Domingue et les Antilles.

Enseigne de vaisseau en 1770, il s’embarqua à bord du vaisseau commandé par Kerguelen, avec lequel, après une campagne d’observation sur les côtes de France, il devait faire le tour du monde. La recherche du continent austral était le but de ce voyage. Le 13 février 1772, on crut l’avoir découvert, et Rosily fut envoyé pour le reconnaître. Au retour de sa chaloupe, la frégate avait disparu. Miraculeusement recueilli par la flûte le Gros-Ventre, il navigua pendant huit mois avec elle, et rentra en France en 1773. Il repartit aussitôt pour aller rejoindre Kerguelen qui allait de nouveau à la découverte des terres australes, et en même temps à la recherche de Rosily ; il le retrouva à l’Ile-de-France, où il lui donna le commandement de la corvette l’Ambition : cette campagne dura quatorze mois.

De retour en Europe à la fin de 1774, il ne tarda pas à aller visiter les ports de l’Angleterre, de l’Écosse et de l’Irlande,