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Reille proposa de réunir toutes les troupes disponibles, montant à 70.000 hommes, et de prendre la ligne d’opérations par Logrono et la Navarre ; mais on jugea à propos de ne point quitter la route de France, et Wellington ayant prévenu le rassemblement des troupes françaises qui n’étaient que de 33.000 combattants, quand il en avait 90.000, les Français furent attaqués et battus. Reille se défendit avec 7.000 hommes contre près de 20.000, et ne se retira que par ordre.

Dans ces dernières opérations contre les Anglais, les Espagnols et les Portugais coalisés, il commanda l’aile droite française (6 juillet 1813), combattit sur la Bidassoa, en Navarre, à Orthez et à Toulouse.

Après la paix, il épousa la fille de Masséna. À la Restauration (1814), il fut nommé inspecteur général d’infanterie des 14e et 15e divisions. Au 31 mars 1815, il fut envoyé à Valenciennes pour y prendre le commandement du 2e corps d’armée, combattit aux Quatre-Bras et à Waterloo, où il eut deux chevaux blessés sous lui.

Le 30 juillet 1823, le général Reille a été nommé membre de la commission de défense, laquelle commission n’a pas été formée ; et le 17 février 1828, il fit partie du Conseil supérieur de la guerre.

Le 15 novembre 1836, il fut élu président du Comité de l’infanterie et de la cavalerie, et, le 17 septembre 1847, le roi Louis-Philippe l’éleva à la dignité de maréchal de France ; il était déjà Pair de France.

Le 15 juin 1804, cet officier général d’une si haute distinction était commandeur de la Légion-d’Honneur ; il a été créé grand officier le 29 juillet 1814 et grand-croix le 14 février 1815.

Le 27 juin de cette même année, il avait été nommé chevalier de Saint-Louis.

Il est, en outre, membre de l’ordre de Séraphin de Suède, de la Couronne de Fer, de Saint-Henri de Saxe, et commandeur de l’ordre militaire de Bavière.


REY (Louis - Emmanuel), baron

né le 19 septembre 1768 à Grenoble, entra au service à 16 ans dans le 75e régiment ; il était sergent-major en 1791 et lieutenant au même corps en 1792. Il fit les campagnes d’Italie avec distinction, et quand Bonaparte prit en l’an IV le commandement de l’armée, le soldat du 75e était déjà général de brigade. Il commanda le camp établi sous Lyon, et organisa les demi-brigades passant de la Vendée en Italie. Sous l’Empire, il fit les campagnes d’Autriche, de Prusse et de Pologne. En 1808 il passa à l’armée d’Espagne comme chef d’état-major du 7e corps. Il se distingua au siège de Barcelone et de Saragosse ; mais son plus beau fait d’armes fut la belle défense de Saint-Sébastien en 1813, défense qui lui valut l’admiration des Français, et même celle des Anglais et des Espagnols. C’est par suite de cette belle résistance que l’Empereur lui confia en 1815 le gouvernement de la place de Valenciennes, sur laquelle on savait que devaient se porter les efforts des alliés. C’est à sa fermeté, à sa présence d’esprit et à son expérience, qu’on doit d’avoir, avec les faibles moyens de défense mis à sa disposition, repoussé les efforts des troupes coalisées qui voulaient occuper cette ville. Cette résistance vigoureuse conserva cette ville à la France. Le général Rey fut mis à la retraite après ce grand service rendu à son pays.

Le général baron Rey, grand officier de l’ordre de la Légion-d’Honneur est mort au mois de juillet 1846, à l’âge de 70 ans.


REYNIER (Jean - Louis - Ébenezel), comte

né à Lausanne, le 14 janvier 1771.

Il se destinait au génie civil, lorsque la Révolution lui ouvrit la carrière des