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en second, et alla prendre le commandement d’un régiment provisoire dans une division du corps du général Oudinot.

A Wagram, il fit des prodiges de valeur.

Dans la matinée, il déposta l’ennemi qui s’était retranché dans un village en avant de notre ligne, lui tua beaucoup de monde et s’empara ensuite d’un plateau qu’il conserva malgré les efforts réitérés de plusieurs colonnes considérables qui voulaient reprendre cette position. S’étant précipité dans la mêlée le sabre à la main, il tua trois Autrichiens, en blessa quatre autres et fut lui - même grièvement atteint d’un coup de feu qui lui traversa l’avant-bras droit.

Jamais il n’avait couru de plus grands dangers que dans cette journée : ses vêtements furent criblés de balles ; un bis-caïen vint s’amortir sur une des fontes de ses pistolets, et cinq autres percèrent son manteau roulé sur le devant de sa selle.

La blessure qu’il avait reçue lui fit perdre complètement l’usage de son bras. Désormais incapable de continuer son service à l’armée active, il avait droit à une honorable retraite ; mais l’Empereur, voulant utiliser son zèle et son dévouement, le créa baron le 1 5 août 1809, avec une nouvelle dotation de 4,000 francs de rente et le nomma, par décret du 16 du même mois, commandant d’armes de troisième classe dans l’île de Texel, à laquelle on adjoignit celle de Whilande.

Lors de la terrible tempête.qui eut lieu dans la nuit du 23 au 24 décembre 1811 sur la côte Nord de l’île de texel, le colonel Peugnet, au péril de sa vie, coopéra au sauvetage de 31 personnes et de plusieurs bâtiments, et fit retirer des flots 2,932 barils de poudre provenant d’un navire anglais qui S’était jeté a la côte, et dont il fit conduire l’équipage à Amsterdam après l’avoir accueilli et traité avec tous les égards et toute l’humanité que réclamait la circonstance. En 1813, il commandait à Barcelone. Au mois de mai 1814, lorsqu’il fut obligé de rendre cette place à l’Espagne, le conseil municipal de cette ville, voulant donner au colonel Peugnet un témoignage de son estime et de sa gratitude, lui adressa au moment de son départ un certificat dans lequel il donnait de justes éloges à sa modération, à son désintéressement, à son zèle pour le maintien de l’ordre et de la discipline parmi les troupes, ainsi qu’à ses bons et loyaux procédés envers les habitants.

Rentré dans ses foyers, il fut nommé commandant d’armes à La Rochelle le 3 novembre 1814.

Lorsqu’en 1815 cette place fut déclarée en état de siège, il prit les mesures convenables pour la mettre à l’abri de toute insulte de la part de l’ennemi.

Le 22 juin de cette même année, il fut envoyé à l’armée de la Loire pour y commander, dans la division Almeras, une brigade de gardes nationales mobiles. Cette brigade fut licenciée le 29 juillet, et le colonel retourna à La Rochelle ; mais, signalé le 20 septembre 1815, par un des ministres réactionnaires de cette époque, comme l’homme le plus inepte ’ et le plus féroce, il fut immédiatement renvoyé dans ses foyers et admis à la retraite le 7 décembre 1816.

Lors de la révolution de Juillet, le colonel Peugnet demanda à rentrer dans l’armée active et à consacrer ses derniers jours au service du pays ; mais son âge et la calomnieuse dénomination de 1815 s’opposèrent au succès de sa demande.

Il est mort le 28 septembre 1831.

PHlLlPPON (ARMAND, baron)

né à Rouen ( Seine - Inférieure ) le 28 août 1761, entra au service comme soldat au régiment