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le 23 janvier 184 2 pour être employé au camp de Boulogne, il prit le commandement de la 12° division d’infanterie du 9e corps de la grande armée le 23 février suivant, et fit partie.de l’expédition de Russie. Ce corps d’armée arriva à Smolensk dans les premiers jours de septembre, et prit ses cantonnements depuis cette ville jusqu’à Orsza.

Pendant la retraite de Moscou, le général Partouneaux reçut, le 26 novembre, l’ordre du maréchal de Bel) une de faire avec sa division l’extrême arrière-garde de l’armée, ce qu’il exécuta jusqu’à Borisow.

Cette division, qui au commencement de la campagne avait un effectif de 12,500 combattants, se trouvait alors réduite à environ 3,000 hommes ; néanmoins, elle remplit dignemeutl’honorable mission qui lui avait été confiée. Les instructions données au général Partouneaux lui enjoignaient de faire évacuer Borisow par la masse des traîneurs et des bagages qui l’obstruaient, d’observer les mouvements du général russe Tchitchagow, qui était en position sur la rive droite de la Bérésina, ainsi que ceux des généraux Wittgenstein et Platow qui suivaient l’armée ; enfin, de se conformer avec sa division au mouvement général de retraite.

Le 27 novembre, dans la matinée, le général Delaître, laissé à Borisow avec deux régiments de cavalerie légère pour se joindre à la 12° division d’infanterie, et former de concert avec elle l’arrière-garde de toute l’armée, fut prévenu d’une tentative que paraissaient vouloir faire sur la ville les troupes ennemies qui occupaient la redoute située au delà du pont brûlé sur la route de Minsk. Il prit aussitôt ses mesures pour repousser l’attaque qui pourrait être faite, et donna avis au général Partouneaux de ce qui se passait. Celui-ci, qui était à plus de quatre werstes d,e Borisow et dont la marche était retardée par une énorme quantité de traîneurs, y envoya la brigade Camus qui, à son arrivée, s’occupa d’observer l’ennemi, de rétablir l’ordre et de faire sortir de la ville les traîneurs qui l’encombraient. Les 2e et 3e brigades restèrent en position sur la route de Smolensk.

Ayant ainsi pourvu à l’exécution des ordres qu’il avait reçus, Je général Partouneaux se disposait à faire opérer le mouvement de retraite des brigades Billard et Blamont sous la protection de celle du général Camus, qui aurait ainsi formé l’arrière-garde, lorsque arriva le colonel d’Ambrugeac, attaché à l’état-major général de l’armée, qui lui apporta l’ordre du prince de Neufchâtel, de prendre position à Borisow et d’y passer la nuit. Cet ordre, qui pouvait avoir pour objet de fixer l’attention de l’ennemi sur Borisow, d’empêcher les communications entre les différents corps russes et de favoriser la retraite de l’armée, exigeait de nouvelles dispositions.

Le général Partouneaux donnait ses ordres en conséquence lorsqu’il entendit le canon résonner sur la route qui le séparait de la grande armée, et vit refluer sur lui la colonne immense des bagages et des traîneurs. Il était à peu près quatre heures du soir, la route n’était plus libre. La position de la division d’arrière-garde devenait inquiétante ; mais le général Partouneaux dut croire que des mesures avaient été prises pour la soutenir et assurer sa retraite. Il se transporta sur la route de Smolensk pour donner des ordres aux troupes qu’il y avait laissées ; mais quelle fut sa surprise en revenant à Borisow d’y trouver les Russes de l’amiral Tchitchagow au lieu de la brigade du général Camus.

Cet officier général avait été obligé d’évacuer ce village pour aller prendre position au delà de Borisow (route de Wjezelowo).