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guerre. Lord Chatam lui donna d’abord des témoignages publics de son estime pour sa conduite militaire, ce qui ne l’empêcha pas de le faire embarquer pour l’Angleterre où il resta prisonnier. Après avoir brisé ses fers, il se sauva sur une barque ouverte, qui atteignit heureusement les côtes de France.

Mis en jugement en Angleterre, et déclaré coupable par les juges du ban du roi, il ne put obtenir, lors de son arrivée à Paris, une audience de l’Empereur, qui avait d’abord approuvé ce jugement. Il parvint cependant à se justifier auprès de ce souverain, et prouva qu’il n’avait point donné sa parole ni contracté aucun engagement qui pût l’empêcher de saisir la première occasion de recouvrer sa liberté.

Rentré en faveur, il fut envoyé à l’armée d’Illyrie le 26 septembre 1810, obtint un commandement dans la 17e division militaire le 14 novembre 1811, passa dans la 1re division de la grande armée le 17 janvier 1812, fit partie du corps d’observation du Bas-Rhin en 1813, et commanda enfin une subdivision dans la 32e division militaire le 24 février 1813.

Le prince d’Eckmùhl lui ayant donné l’ordre de se rendre à Hambourg, le général Osten retourna à Brême pour reprendre le commandement du département des Bouches-du-Weser le 21 septembre, revint encore une fois à Hambourg le 2 novembre suivant, fut attaché à la 50e division d’infanterie, et mourut à Hambourg, en 1814, des suites d’une blessure qu’il avait reçue, le 27 février de cette année, dans l’île de Wilhemsbourg, entre Hambourg et Haarbourg.


OUDINOT (Charles-Nicolas)

duc de Reggio, maréchal de France, né le 2 août 1767 à Bar-sur-Ornain. Il s’enrôla en 1784 dans le régiment de Médoc, le quitta au bout de quelques années, mais reprit du service quand éclata la Révolution, et fut nommé en 1791 chef de bataillon des volontaires de la Meuse. Il se distingua en septembre 1792 par une belle défense du château de Bitche, et obtint le régiment de Picardie dont le colonel venait d’émigrer. Le corps des officiers allait suivre cet exemple : une harangue d’Oudinot les retint au poste de l’honneur. En juin 1794, attaqué près de Moclauter par 10.000 ennemis, il résista pendant dix heures avec un seul régiment, opéra ensuite sa retraite sans être entamé, et pour prix de cette conduite, il fut fait général de brigade. Au mois de juillet suivant il s’empara de Trèves par une manœuvre hardie et y commanda jusqu’en août 1795. Passé alors à l’armée de Moselle, il fut en octobre attaqué de nuit à Neckerau, blessé de cinq coups de sabre, pris et envoyé en Allemagne.

Échangé au bout de cinq mois, il enleva à l’ennemi, dès son retour à l’armée, Nordlingue, Donauwerth et Neubourg. Au blocus d’Ingolstadt, où il eut à lutter contre des forces décuples, il reçut une balle à la cuisse, trois coups de sabre sur les bras et un sur le cou ; cependant, sans attendre que sa guérison fût complète, il rejoignit sa division à Ettenheim et chargea l’ennemi le bras en écharpe. L’affaire du pont de Manheim, la bataille de Feldkirch et la prise de Constance, que défendait le prince de Condé, lui valurent le grade de général divisionnaire. Blessé de nouveau à la bataille de Zurich, il devint chef d’état-major de Masséna qu’il suivit en Italie et avec lequel il soutint le glorieux siège de Gênes. Conservé par Brune dans les fonctions de chef d’état-major de l’armée d’Italie, il se distingua à toutes les affaires dont les rives du Mincio furent le théâtre, et fut chargé de porter à Paris la nouvelle de la paix bientôt signée à Trévise.