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à Mcreau dans un de ses interrogatoires, il s’évanouit. Si j’avais été sanguinaire, comme on l’a prétendu, j’aurais fait fusiller Moreau, car, après qu’on l’avait convaincu d’avoir communiqué avec Georges, il ne pouvait plus lui rester aucune popularité. » (NAPOLEON à Sainte-Hélène. )

« Au mois d’octobre 1813, lorsque plusieurs corps de l’armée française descendaient de Dresde, vis-à-vis dé Wittenberg et passèrent l’Elbe, un courrier du quartier général de l’armée de Bohême se rendant en Angleterre fut intercepté, et tous les papiers de Moreau furent pris. Le général Rapatel, son aide-de-çamp et son compatriote, renvoyait à M"" Moreau des papiers ; elle était très-bourbonniste ; elle lui reprochait dans toutes ses lettres son éloigneraient pour les Bourbons, son laisser-aller, ses préjugés révolutionnaires, son défaut d’intrigués, et lui donnait des conseils sur les moyens dont il devait se faire valoir à la cour de Russie et d’Autriche. Moreau répondait à toutes : « Vous êtes folle avec vos Bourbons ;… au surplus, vous connaissez mes sentiments ; quant à moi, je ne demande pas mieux de les aider ; mais au fond de mon cœur, je vous assure, je crois cet ordre de choses fini à jamais. »

a La première idée de l’Empereur fut de faire imprimer cette correspondance ; mais il se reprochait d’avoir laissé exister des phrases dans un bulletin relatif à la mort de ce général ; il lui semblait que des mots de regret qu’il avait prononcés, en apprenant cette mort, eussent dû être recueillis de préférence ; il jugea inconvenant de troubler sa cendre, en dévoilant des sentiments secrets, écrits d’abandon à sa femme, et dans une correspondance confidentielle.

« Moreau avait rendu des services et avait de belles pages dans l’histoire de la guerre de la Révolution. Ses opinions politiques avaient toujours été fort sages, et quelquefois Napoléon a laissé percer des regrets de sa fin déplorable… Les femmes l’ont perdu ! (MONTHOLON.)

MORIO (JOSEPH-ANTOINE, comte)

général de division au service du roi de Westpbalie, né le 16 janvier 1771jà Chantelle-Chàteau (Allier).

Élève de la marine le 24 mars 1789, il servit pendant seize mois, en 1789 et 1790, dans la Méditerranée et dans l’Archipel grec, et fut admis le 1er septembre 1792, en qualité d’élève sous-lieutenant d’artillerie, à l’école de Chàlons ; il obtint le grade de. lieutenant en second le let juin, 1793 et celui de lieutenant en premier le 30 août suivant. Il fit la campagne de cette année à l’armée du Nord et prit une part glorieuse à l’affaire du camp de César, sous Cambrai, et à la retraite de l’année sur Maubeuge.

Nommé capitaine dans le corps du génie le let vendémiaire an III, il fut envoyé dans la place de Grenoble et désigné, peu de temps après, pour, faire partie de l’armée expéditionnaire des Indes-Orientales ;

Cette expédition ayant été ajournée, le gouvernement désigna le capitaine Mprio pour faire partie de l’armée de l’Ouest et l’envoya à’La Rochelle. Il était passé en l’an IV à l’armée du Rhin, lorsqu’il fut désigné pour accompagner le général Aubert-Dubayet, nommé à l’ambassade à Constantinople.

De retour en France en l’an V, il reçut l’ordre de se rendre à l’armée d’Italie pour, être attaché à la place de Palma-Nova, dont on restaurait les fortifications.

Nommé l’année suivante commandant du génie de l’armée des îles du Levant, il dirigea avec habileté la retraite de Butrolum en Ëpire, et fut ensuite employé au siège de Corfou. Le 1" brumaire an VII,