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Dénoncé et destitué en 1793, il se justifia, fit la campagne de 1794 à l’armée du Nord et se trouva à la bataille de Fleurus.

Attaché ensuite, jusqu’en 1797, à la division Bernadotte, Maison devint chef de bataillon et déploya partout la même valeur.

Nommé en 1799 adjudant-général et premier aide-de-camp deBernadotte, alors ministre de la guerre, il fut chargé d’une mission à l’armée du Rhin, et sabra près de Manheim les hussards de Szecklers qui inquiétaient la cavalerie française. En 1800, il fut blessé presque mortellement au village de Schout (Hollande) en repoussant un corps d’Anglo-Russes.

En 1805, il rejoignit le 1er corps de la grande armée et cueillit sa part des lauriers d’Austerlitz. Général debrigade en 1806, il fit la campagne de Prusse et assista à la bataille d’Iéna. Peu après, ce fut Maison qui traversa le premier la Saale pour culbuter le prince de Wurtemberg et pénétra ensuite dans Lu-beck.

En 1807, il fut nommé chef de l’état-major général du 1er corps et fit la campagne que termina la paix de Tilsitt.

L’année suivante, il passa en Espagne et se distingua à la bataille d’Espinosa. A l’attaque de Madrid, il eut le pied droit fracassé par une balle, ce qui l’obligea de rentrer en France. En 1809, lors du débarquement des Anglais en Hollande, il était à Anvers avec le prince de Ponte-Corvo. Puis, après l’évacuation de l’île de Walkeren, il commanda successivement à Berg-op-Zoom, à Rotterdam et au camp d’Utrecht. Lors delà guerre de Russie, sa belle conduite dans plusieurs affaires le fit nommer général de division. Dans la retraite, il déploya autant de zèle que d’habileté.

En 1813, Maison, à la tête du 5e corps, battit les Prussiens à Mockern et prit la

ville de Halle. Ce fut lui qui, le jour même de la bataille de Lutzen, marcha sur Leipzig, s’en empara et empêcha l’ennemi de détruire les ponts del’Elster. A Bautzen, avec deux régiments, il repoussa les charges combinées de six colonnes de cavalerie et les mit en déroute. Il fut blessé à la bataille de Wa-chau et à celle de Leipzig. En janvier 1814, il commandait le 1er corps chargé de couvrir la Belgique. Il défendit quelque temps, malgré une grande infériorité numérique, les approches d’Anvers. Son intention était de se porter sur la capitale, à marches forcées ; et déjà il s’était dirigé sur Valenciennes pour attaquer les Saxons, lorsqu’il apprit à Quié-vrain l’abdication de l’Empereur. Il conclut alors un armistice et gagna Lille, d’où il envoya son adhésion au nouveau gouvernement.

Louis XVIII le nomma chevalier de Saint-Louis, Pair de France et grand cordon de la Légion-d’Honneur.

Au 20 mars 1815, Maison qui venait d’être nommé gouverneur de Paris, crut devoir accompagner Louis XVIII en Belgique.

A la seconde Restauration, il prit le commandement de la Indivision ; passa en 1816 à la 8e, ce qui n’était nullement une disgrâce. L’Empereur l’avait fait baron et comte, les Bourbons le firent marquis en 1816, et Charles X lui confia en 1828 le commandement de l’expédition de la Morée. A son retour, il reçut le bâton de maréchal. Mais toutes ces faveurs n’altérèrent pas le caractère vraiment indépendant, du maréchal Maison. — En 1830, il accepta de Louis-Philippe la mission de se rendre avec MM. Odilon Barrot et de Schonen auprès des princes déchus pour les décider à quitter la France.

Nommé ministre des affaires étrangères le 4 novembre, il fut bientôt nommé